lundi 3 juillet 2017

L’usine




Je suis une usine à Paris
Venez travailler en moi
Que l’une de vous ait des cheveux blonds
Qu’elle boive la poésie comme du thé après le travail
Qu’elle ne fasse pas grève ou ce genre de choses
Qu’elle ne m’énerve pas
Qu’elle ne prenne pas le drapeau le premier mai
Qu’elle ne fasse pas se révolter les ouvriers
Qu’il n’y ait pas de luttes
Le prolétariat est futile
Touche mes traits de fer
Caresse-moi les poils métalliques de ma poitrine
Dans le vestiaire, nue
Je te regarde par les lucarnes
Viens seulement
Remplis le questionnaire d’embauche
Signe ce contrat

La suite, c’est moi qui m’en occupe

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